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Sphère d’activité

L'agriculture

De la production et de la transformation des aliments jusqu'à la restauration, l'ensemble de l'industrie bioalimentaire québécoise fournit quelque 435 000 emplois. De ce nombre, entre 65 000 et 70 000, selon les années, dépendent de l'agriculture. Par ce terme, il faut entendre la production de tous les aliments d'origine végétale destinés à la consommation, à savoir les fruits et légumes, les céréales et le fourrage qui sert à nourrir les animaux. Représentant à elle seule un bon tiers de la production végétale, la pomme de terre en demeure la grande vedette. Toutefois, en ce qui concerne les exportations de produits frais, la laitue, le chou et la carotte occupent les premiers rangs parmi les légumes et le bleuet se classe en tête parmi les fruits.

À l'instar des autres secteurs de production, l'agriculture a dû se moderniser au cours des dernières décennies. Si, par exemple, la majorité des exploitations agricoles demeurent des entreprises familiales, elles se sont néanmoins spécialisées, au point que plusieurs exploitants pratiquent la monoculture et qu'elles ont toutes fortement accru leur volume de production. L'industrie bioalimentaire est par ailleurs devenue un secteur étroitement encadré par l'État et celui-ci ne lésine pas sur les normes et règlements pour assurer la salubrité des aliments. Aussi l'agriculture ne s'apprend-elle plus guère « sur le tas ». Aujourd'hui, l'exploitant agricole type est détenteur d'un diplôme d'études collégiales et il se double d'un gestionnaire capable de composer autant avec les lois du marché qu'avec les réglementations en vigueur.

Le gouvernement québécois est lui-même le premier à encourager la formation : ainsi, il accorde une aide particulière aux détenteurs de DEC qui veulent acquérir une ferme. Le Comité sectoriel de main-d'œuvre de la production agricole cherche, pour sa part, à systématiser les programmes d'apprentissage en milieu de travail pour les employés non qualifiés. En effet, beaucoup de travailleurs agricoles n'ont pas terminé leurs études secondaires : va toujours pour la cueillette des pommes, des petits fruits et des concombres, mais cette sous-scolarisation n'aide pas les ouvriers à trouver un autre emploi lorsque la saison des récoltes est terminée!

L'évolution du secteur a par ailleurs favorisé l'apparition de différents experts. C'est ainsi que l'agronome, l'agro-économiste, le technologue en productions végétales ou même l'ingénieur agricole interviennent de plus en plus souvent sur le terrain, pour conseiller les exploitants aux prises avec des questions complexes de régénération des sols, d'environnement, d'utilisation des pesticides, etc. Ces experts sont en outre indispensables à la recherche et au développement, un domaine qui a littéralement explosé au cours de la dernière décennie. Ainsi l'Institut de recherche et de développement en agroenvironnement (IRDA), fondé en 1998 sur l'initiative conjointe de l'Union des productions agricoles et du gouvernement du Québec, concentre ses activités, entre autres, sur la mise au point de nouvelles pratiques de culture, l'amélioration des systèmes de production végétale, l'amélioration génétique des cultures, la fertilisation des sols et la lutte contre les ennemis des végétaux. Et l'IRDA n'est pas, loin s'en faut, le seul centre de recherche dans ce secteur!

En somme, le monde de l'agriculture, bien qu'y dominent encore les entreprises dirigées par un propriétaire unique, n'a plus rien d'artisanal aujourd'hui. Les exploitants agricoles doivent désormais intégrer les notions de compétitivité, d'optimisation, de développement durable et d'innocuité alimentaire. À cela s'ajoutent les exigences croissantes des consommateurs du Québec, mais aussi de l'étranger. Vaste programme!

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