Remonter en selle après un brownout

Paru le 12 mars 2019

 
Par Marie-Pier Laplante, travailleuse autonome et bachelière en sciences de l’orientation — profil entrepreneurial
 
Quelle qu’elle soit, la détresse psychologique engendrée par une situation professionnelle précaire peut nuire à la santé des individus et des organisations. Nous avons tous intérêt à éveiller notre conscience à l’égard de pratiques de gestion responsables pour préserver nos ressources humaines.
 
Délibérément ou non, certains gestionnaires font parfois preuve d’une faible écoute devant l’insatisfaction exprimée par un employé en manque de défis. Employeur ou employé, chacun a la capacité et la responsabilité d’agir pour faciliter l’acceptation des contraintes organisationnelles ou pour stimuler le changement. Un individu informé a un plus grand pouvoir sur sa situation et cela peut limiter ses risques de dépression. Si un employé sent qu’on n’exploite pas ses compétences à leur juste valeur ou si un employeur est conscient que son organisation peine à faire évoluer une personne à fort potentiel, de grâce, qu’il l’exprime! Au final, la santé mentale d’un individu et l’efficacité organisationnelle en bénéficieront.
 
J’ai moi-même vécu une situation professionnelle qui s’est soldée par un brownout et je n’ai pas honte d’en parler. Bien humblement, j’aurai accompli ma mission si mon partage d’expérience peut encourager une personne à se sortir d’un contexte pénible ou un gestionnaire à adopter une posture plus ouverte face à la souffrance potentielle de ses ressources humaines.
 

Sentiment d’efficacité personnelle fragilisé

Je peux témoigner de l’impact non négligeable d’une expérience de brownout sur le sentiment d’efficacité personnelle. J’avais perdu confiance en ma capacité à réaliser mes ambitions puisque, pendant trop longtemps, on n’avait pas stimulé mon plein potentiel. Pourtant, bien que mon entourage ait toujours reconnu mes grandes capacités, favorisant ainsi un fort sentiment d’auto-efficacité, leurs encouragements ne suffisaient plus à me convaincre de ma valeur. Je me suis éteinte à petit feu par manque de défis.
 
J’ai frappé un mur le jour où une personne de confiance m’a fait comprendre que je ne m’estimais même plus qualifiée pour réaliser de simples mandats et que je n’étais plus en mesure de faire valoir les atouts de ma candidature pour un emploi à la hauteur de mes compétences. Selon ses dires, j’avais besoin de me rebâtir avant d’aspirer à un nouvel emploi. Il m’a fallu plusieurs semaines afin de comprendre et d’identifier la source de ma souffrance. Je ne me reconnaissais pas dans la définition du burnout, un peu dans le bore-out… jusqu’au jour où j’ai découvert la notion de brownout. Ce fut une révélation!
 
Évidemment, cette perception positive de soi ne se retrouve pas automatiquement en disant byebye boss ou aussitôt que le médecin signe ton arrêt de travail. Conséquemment, un processus de reconstruction plus ou moins long s’avère nécessaire à tout individu victime de dépression, peu importe la forme. Ainsi, tout intervenant de l’orientation et des ressources humaines doit en tenir compte dans ses activités d’accompagnement, de recrutement ou de réintégration à l’emploi.
 
Quelques années plus tard, changement de vie personnelle oblige, j’explore à nouveau le marché de l’emploi et je crains de remonter en selle par peur de tomber dans le panneau… C’est alors que je me rappelle l’importance d’écouter ce petit guide que l’on nomme Énergie pour me diriger vers la meilleure avenue professionnelle possible.
 

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