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« Ici, on embauche! » Cette petite phrase si stimulante – qu'au cours des années 1980 et 1990 on ne retrouvait plus guère à la porte des commerces, hormis à l'entrée des bureaux des forces canadiennes! –, cette petite phrase donc a commencé à réapparaître ici et là. Et elle pourrait d'ailleurs très bien être utilisée par la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ)!

« Toutes spécialités confondues (cardiologie, médecine nucléaire, radiologie diagnostique, etc.), il manque actuellement quelque 1000 médecins spécialistes au Québec », explique Dominique Drouin, directrice des affaires publiques et des communications à la FMSQ. Et l'on n'est pas prêt de renverser la vapeur, puisque, durant les trois prochaines années, le nombre de futurs spécialistes qui termineront leur formation sera parmi les plus bas depuis longtemps. Conséquence : les ouvertures dans les facultés de médecine n'ont jamais été si généreuses!

« On continue d'accueillir beaucoup de femmes dans les programmes de médecine et c'est tant mieux », explique le président de la FMSQ, le docteur Yves Dugré. En effet, la supériorité numérique des femmes dans les études universitaires de médecine (elles représentent actuellement 70 % des étudiants) commence maintenant à se faire sentir au niveau des médecins spécialistes. Aujourd'hui, pas loin d'un médecin spécialiste sur trois (28 %) est une femme. Les choses ont bien changé depuis les années 1950, alors que la docteure Lucille Teasdale1 était quasiment la seule étudiante en chirurgie de tout le Québec!

La FMSQ regroupe actuellement 35 spécialités médicales allant de l'hématologie à la psychiatrie en passant par la microbiologie médicale. Et comme les connaissances en médecine évoluent toujours, on ne sera pas surpris d'apprendre que les dernières spécialités à voir le jour furent la génétique médicale, l'oncologie médicale et l'urgentologie.

« Mais n'oubliez pas que chacune de ces spécialités se décline également en nombreuses sous-spécialités ou profils, précise le docteur Dugré. Par exemple, après sa formation régulière, un chirurgien spécialiste en cardiologie peut très bien faire une, deux, voire trois années d'études supplémentaires et se spécialiser ainsi dans un créneau encore plus pointu, ou bien faire de la recherche clinique2. Cela est d'ailleurs vrai pour la plupart des spécialités. Vous voyez donc à quel point l'offre de carrière est diversifiée pour les jeunes désireux de prendre cette voie. »

Ce qui s'annonce également fort intéressant pour les futurs médecins, c'est la décentralisation de la formation en médecine. Dans quelques années en effet, les formations des futurs médecins ne seront plus dispensées exclusivement dans les murs des quatre facultés de médecine que compte le Québec. « À ce sujet d'ailleurs, l'Université de Montréal et l'Université du Québec à Trois-Rivières ont déjà conclu une entente pour que la formation soit offerte à Trois-Rivières, avec la participation des centres hospitaliers régionaux, explique le président. L'Université Laval veut faire la même chose en Gaspésie. »

Et le docteur Dugré de conclure : « Nous avons été secoués par les compressions budgétaires des années 1990, mais nous entrons maintenant dans une ère de réinvestissement. Cela lance un bon signal aux jeunes qui veulent devenir médecins car cela leur garantit une formation de qualité. »

1. La docteure Teasdale est décédée du sida, après une vie passée dans un hôpital ougandais (St. Mary's-Lacor) qu'elle avait créé avec son mari médecin.

2. Comme ils sont très rares, les médecins spécialistes qui font de la recherche clinique sont actuellement très recherchés dans le système de santé.

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