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Les médecines douces

Depuis un peu plus de cinq ans déjà, les sages-femmes du Québec sont représentées par un ordre professionnel; les acupuncteurs et les chiropraticiens ont le leur depuis 1995 et 1973 respectivement. Ces approches thérapeutiques alternatives sont donc désormais soumises au même Code des professions que celui régissant le Collège des médecins, l'Ordre des dentistes ainsi que la quarantaine d'autres ordres que compte le Québec. Qu'est-ce à dire sinon que ces groupes de professionnels, longtemps tenus pour marginaux, ont maintenant acquis le respect qui leur est dû, voire l'intégration pleine et entière de leurs pratiques.

« Il y a de l'ouverture du côté de la médecine occidentale, c'est certain, signale Céline Lemelin, l'une des 600 membres de l'Ordre des acupuncteurs du Québec. Je pense avoir été parmi les premières acupunctrices à travailler dans les hôpitaux auprès des femmes qui accouchent. Aujourd'hui, il y a des équipes d'acupuncture à l'intérieur d'au moins trois hôpitaux montréalais. » Ce rapprochement entre certaines thérapies alternatives et la médecine occidentale définit assez bien l'air du temps dans le domaine des soins de santé. Mais cela ne se fait cependant pas sans une certaine perte, selon Mme Lemelin : « De plus en plus, on observe chez un certain nombre d'acupuncteurs un glissement vers une pratique davantage orientée vers le soulagement des symptômes, s'éloignant du même coup de la formation de base en médecine chinoise qui nous permet d'établir un type de diagnostic qui nous est propre », dit-elle.

Actuellement, un acupuncteur, pour avoir le droit de pratiquer, doit détenir un diplôme d'études collégiales ou l'équivalent. Le programme est échelonné sur trois ans, « mais on sait depuis longtemps que ce n'est pas suffisant », précise Mme Lemelin. La prochaine étape sera vraisemblablement l'établissement d'une formation universitaire en acupuncture, comme c'est déjà le cas d'ailleurs pour les chiropraticiens et les sages-femmes. En effet, depuis septembre 1999, un programme de formation menant à un diplôme de baccalauréat en pratique sage-femme est offert à l'Université du Québec à Trois-Rivières. « Même si la profession existe depuis que le monde est monde », lance la vice-présidente de l'Ordre des sages-femmes du Québec, Mme Dominique Porret, il en a fallu du temps avant que la profession soit officiellement reconnue. Entre 1990 et 1997, des dispositions légales avaient donné lieu à l'implantation de huit projets-pilotes. Puis l'Ordre fut finalement constitué en 1999 et ainsi la profession officiellement reconnue.

Ce n'est cependant qu'à l'automne 2004, qu'ont été complétées les diverses réglementations concernant les lieux de pratique des sages-femmes, et notamment le Règlement sur les normes de pratique et conditions d'exercice lors d'accouchements à domicile. « Maintenant que le domicile est vraiment reconnu comme véritable lieu de pratique, la profession est entière, explique Mme Porret. C'est dire que les sages-femmes ont maintenant le même champ de pratique à domicile qu'en maison de naissance et à l'hôpital, ce qui permettra enfin aux femmes de choisir le lieu où elle veulent mettre leur enfant au monde. »

Compétences requises des futures sages-femmes? « Un bon sens des responsabilités, c'est certain, dit la vice-présidente de l'Ordre, mais surtout une capacité d'écoute de la mère dans le respect des compétences de celle-ci à mener à bien un processus naturel et, bien sûr, de solides connaissances pour pouvoir, à tout moment, estimer la normalité du processus et intervenir à bon escient. »

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