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Sphère d’activité

Les pâtes et papiers

Lorsque le Web a véritablement pris son essor il y a une dizaine d'années, ils furent nombreux à sonner le glas de l'imprimé et, partant, à prédire des jours sombres pour l'industrie des pâtes et papiers. Or l'imprimé se porte plutôt bien : avec environ 3,7 millions de tonnes par année, le Québec produit aujourd'hui à peu près autant de papier journal que dans les années 70. Pour sa part, la production des cartons et des autres sortes de papiers a fait un bond de géant, de 2,8 millions de tonnes en 1990 à 4,9 millions de tonnes en 2003.

Ce secteur, représenté essentiellement par la très grande entreprise et plus diversifié qu'il peut y paraître de prime abord – à lui seul, le Canada fabrique 800 sortes de papiers! – fournit au Québec environ 32 000 emplois dont près de la moitié est concentrée dans l'Outaouais, en Estrie et en Mauricie. Comme dans plusieurs autres secteurs d'activité, la R&D y est presque en ébullition. On s'attelle en effet à la recherche de technologies et de procédés qui permettront de remédier aux problèmes créés par l'utilisation croissante de papier recyclé dans les usines, de pallier le phénomène de jaunissement rapide des pâtes à haut rendement (il nuit à leur utilisation dans la composition des papiers fins) et d'améliorer la qualité des produits et des fibres. On se préoccupe également de la régénération de la matière ligneuse et on cherche des fibres qui pourraient remplacer la fibre de bois; à cet égard, la paille de blé et le maïs pourraient représenter des avenues prometteuses.

La haute technologie, les changements de systèmes et de procédés ainsi que la nécessité d'innover amènent graduellement, dans l'industrie des pâtes et papiers, des professionnels d'un genre différent de ceux qu'on y voyait avant. Si les opérateurs de machines – dont le salaire annuel se situe en général dans les 40 000 $ dès leur arrivée – constituent l'indispensable cheville ouvrière des entreprises du secteur, ces dernières veulent engager davantage de techniciens et d'ingénieurs en chimie, en mécanique ou en électricité. De même, elles font la part belle aux spécialistes de l'informatique, du contrôle de la qualité et de la protection de l'environnement : tous ces professionnels sont nécessaires à ce secteur dans lequel les défis ne manquent pas. Les principaux concernent sans contredit la recherche de l'efficacité dans une perspective de développement durable, le respect de l'environnement, la diversification des sources de fibres afin de ménager la matière ligneuse, et la fabrication de produits à valeur ajoutée comme les papiers fins dont la demande est en nette augmentation.

D'ailleurs, malgré la progression d'Internet et l'utilisation généralisée de l'ordinateur, la demande mondiale de papier est loin de diminuer : elle a doublé au cours des deux dernières décennies et les spécialistes du secteur prévoient qu'elle doublera de nouveau avant 2010. Cette intéressante perspective amènera-t-elle de nouveaux jeunes dans les papetières? De toute façon, le secteur est appelé à rajeunir considérablement au cours des prochaines années, car ses travailleurs vont bientôt partir à la retraite en masse (avec une moyenne d'âge de 45 ans, ils sont aujourd'hui parmi les plus âgés de la population active). Plusieurs changements sont donc à prévoir dans l'industrie des pâtes et papiers. Le renouvellement des ressources humaines ne sera pas le moindre.

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