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Sphère d’activité

Le bois d'oeuvre

Bon an, mal an, et indépendamment de la conjoncture qui varie beaucoup, le bois d'œuvre se classe au quatrième rang des exportations québécoises et le secteur fournit environ 42 000 emplois dont 60 % dans les scieries et les usines de rabotage et 40 % dans les usines de transformation. Le bois d'œuvre, qui sert principalement à la construction et à d'autres travaux connexes – il prend la forme de planches, de poutres, de bardeaux, de moulures, etc. –, représente donc un apport considérable à l'économie québécoise.

« Le secteur a fait ses devoirs en matière de virage technologique », dit Fernand Otis, directeur général du Comité sectoriel de main-d'œuvre du bois de sciage. Par conséquent, on ne prévoit pas, à court ou moyen terme, de changement notable dans les scieries. Tout au plus les manœuvres (travailleurs sans formation spécialisée qui n'occupent pas de postes névralgiques) sont-ils appelés à être graduellement remplacés, au fil des départs à la retraite ou des restructurations, à moins qu'ils n'affinent leurs compétences par la formation en entreprise. D'ailleurs, dans la scierie automatisée d'aujourd'hui, même ceux qu'on appelle encore « scieurs » ont plutôt un profil d'électromécaniciens ou de mécaniciens de machines industrielles, deux métiers auxquels mène le diplôme d'études professionnelles. Le rôle de ces travailleurs est de faire fonctionner, à partir d'un panneau de commande, les scies qui coupent les billes de bois en planches ou en bardeaux.

Une scierie a par ailleurs tout intérêt à engager des classeurs de bois ou des classeurs-mesureurs compétents pour gérer « le cœur des opérations », selon l'expression de M. Otis. Leur tâche consiste en effet à déterminer la qualité du bois en fonction de normes précises et à s'assurer qu'il peut être acheminé vers la transformation; de leur évaluation dépend donc, en fin de course, l'utilisation et le prix du bois produit. Voilà bien une fonction « névralgique », car les erreurs, on le comprend aisément, peuvent être coûteuses!

Le technologue en sciences forestières est lui aussi appelé à occuper un poste clé. En fait, il agit comme chef d'équipe et contremaître et même comme gestionnaire. « Or le programme de formation en technologies du bois, qui n'existe que depuis quelques années, est toujours peu connu et, pour cette raison, n'attire guère les candidats. À terme, il est même menacé de disparition », signale M. Otis. Les entreprises se disputent chaudement ces spécialistes quasi introuvables, au point que, pendant encore plusieurs années, le taux de placement des jeunes diplômés sera sans doute de 100 %. Il en va de même pour les ingénieurs forestiers qui travaillent notamment à l'amélioration et à l'optimisation des procédés de transformation du bois : à cause de leur extrême rareté, ils commencent leur carrière avec un salaire nettement supérieur à celui de la plupart des autres ingénieurs.

Comme le secteur du bois d'œuvre québécois exporte au bas mot 80 % de sa production, il est donc sensible à toute augmentation du dollar canadien. En revanche, la demande intérieure, qui ne semble pas près de vouloir diminuer – on construit beaucoup et rénove encore davantage –, compense les pertes éventuelles à l'exportation. Par ailleurs, la demande de moulures, de bois de plancher ou de bois d'ingénierie semble être en pleine expansion : voilà donc autant de nouvelles niches susceptibles d'assurer la stabilité du secteur et des emplois!

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