« L'organisation politique « La protection

Sphère d’activité

Les forces canadiennes

Par les temps qui courent, l'armée canadienne recrute en grand! De fait, à l'échelle du pays, un peu plus de 4 500 recrues joignent chaque année les rangs des forces canadiennes. Celles-ci comptent un effectif total d'environ 85 000 personnes, réparties entre les forces régulières et la réserve primaire.

Les forces canadiennes ont trois missions principales : veiller à la sécurité du Canada, c'est-à-dire assurer la défense du territoire, de son espace maritime et de son espace aérien; contribuer à la défense de l'Amérique du Nord; maintenir ou même imposer la paix dans certains pays étrangers. Ces « missions de paix » ne sont d'ailleurs pas de tout repos, puisque les troupes sont déployées, en différents endroits du globe, dans des régions sensibles, voire dangereuses. L'armée canadienne a ainsi perdu près d'une dizaine de soldats, en Bosnie et en Afghanistan notamment. Au Canada, elle a pour mission de seconder les autorités civiles en cas de désordre – la crise d'octobre 70 constitue à cet égard un exemple historique – ou de catastrophe naturelle.

Mais les forces canadiennes, c'est aussi une grande organisation en pleine mutation. Parmi les facteurs de changement, on notera la présence accrue des femmes comme soldats ou officiers rattachés à divers corps d'emploi. Elles sont environ au nombre de 13 000 aujourd'hui. Au point que, à l'été 2004, l'armée canadienne publiait un document intitulé Grossesse et conditionnement physique, le premier guide jamais produit par une armée nationale en cette matière. On y réaffirmait aussi, de façon plus globale, l'importance de veiller davantage au bien-être des ressources humaines de l'armée, de mieux tenir compte des dimensions psychologique et familiale des personnes. Travailleurs sociaux et psychologues font donc désormais partie de la « famille » des forces canadiennes, à l'instar des médecins, dentistes et infirmières, recherchés tout autant par l'armée que par le réseau de la santé!

Les forces canadiennes ont besoin, pour assurer leur fonctionnement, de pas moins d'une centaine de corps d'emploi et elles sont certainement parmi les organisations offrant les possibilités de carrière les plus diversifiées. En fait, il est peu de métiers et professions exercés dans le civil qui ne soient également nécessaires à l'armée. À titre d'exemples, les pilotes, les médecins de famille et les infirmières, les spécialistes du domaine naval (pilotes de navires de combat et ingénieurs navals, entre autres) et les opérateurs de transmission étaient, en 2004, parmi les personnes les plus recherchées. Bien sûr, les soldats et fantassins, dépêchés en première ligne en cas de combat, n'en restent pas moins indispensables, car, si les techniques de guerre ont considérablement changé depuis 1945, il y a cependant toujours des conflits armés ou des situations nécessitant le recours aux armes.

Les personnes possédant un statut militaire reçoivent une formation spéciale des forces canadiennes, mais elles doivent aussi se soumettre à un entraînement physique exigeant. En contrepartie de ses exigences et des dangers auxquels elle expose son personnel, l'organisation a procédé, au tournant du millénaire, à un important rattrapage salarial et elle a pris acte des réalités sociodémographiques. Si 85 % des recrues ont moins de 30 ans, les autres sont des personnes qui peuvent avoir jusqu'à 50 ans. De même, l'âge moyen des recrues, qui était de 21 ans durant la période 1991-1996, a grimpé à 25 ans en 2003. Dans les forces canadiennes, véritable microcosme ayant besoin d'artilleurs comme d'aumôniers, de juges et de spécialistes en communication tout autant que de « simples soldats1 », l'évolution ne se traduit donc pas, pour l'heure, par une réforme en profondeur des titres de métiers et de professions. C'est plutôt le visage des ressources humaines qui se modifie : plus féminin et plus âgé qu'avant, le personnel de l'armée reflète l'évolution de la mission des forces canadiennes.

1. D'après le titre (Un simple soldat) d'une pièce de Marcel Dubé publiée en 1967.

Professions en lien avec Les forces canadiennes