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Sphère d’activité

Les archives et la muséologie

Exit tout d'abord la vieille image qui a longtemps marqué ce secteur d'activités : celle de gens introvertis, renfrognés, contraints à cataloguer et à ranger des bouquins pour l'éternité… Aujourd'hui, les bibliothécaires, comme les archivistes d'ailleurs, sont plutôt les gestionnaires de masses d'informations multiformes – cédéroms, DVD, sites Web – où dominent désormais les données numériques.

« Les nouvelles technologies de l'information ont ajouté de nombreuses nouvelles tâches à notre profession, explique Raymonde Beaudry, bibliothécaire depuis plus de 15 ans au Collège de Rosemont. J'ai eu récemment à diriger la réalisation du site Web de la bibliothèque, et cela m'a obligée à coordonner le travail de beaucoup d'intervenants, du graphiste au webmestre. C'est également à moi qu'a été confiée la responsabilité de développer des interfaces conviviales, afin de permettre aux professeurs et aux élèves d'accéder facilement aux multiples banques de données. »

En fait, ce n'est là qu'une vision très partielle des tâches que doit assumer Mme Beaudry. Bon an mal an, elle doit gérer un budget de fonctionnement, diriger des employés, etc. Elle est même consultée quand il faut déterminer où seront placées les prises pour brancher les ordinateurs portables! Pas étonnant qu'aujourd'hui, lorsque vient le temps d'engager un bibliothécaire, on marque une préférence pour les candidats ayant acquis une expérience de gestionnaire!

En archivistique également, on a ressenti l'onde de choc provoquée par la révolution numérique. Comment conserver, par exemple, les millions de documents produits par un gouvernement (les communiqués de presse, les milliers de pages des sites Web, voire les courriels), alors qu'il y a maintenant autant de documents électroniques que de documents papier? « Au début de la révolution informatique, on avait pris le parti de refiler toutes ces questions à des informaticiens, explique Andrée Gingras, directrice générale de l'Association des archivistes du Québec. Mais, aujourd'hui, nos archivistes doivent acquérir des bases en technologie – ils peuvent même s'inscrire à un Certificat en gestion numérique –, ce qui leur permet désormais d'être au cœur du processus décisionnel concernant la classification électronique des données. »

En muséologie enfin, on a vu apparaître, à côté des « musées à objets » (comme les musées des beaux-arts, par exemple, qui présentent des tableaux), les musées dits « à interprétation », comme le nouveau Centre des sciences de Montréal. Ici, l'objet qu'on regardait naguère pour sa beauté, expression de l'art de son créateur, eh bien! cet objet a véritablement « éclaté » : cela peut être un coin de nature (un marais) aussi bien qu'un phénomène naturel (un orage électrique) que l'on doit maintenant interpréter. Pour ce faire, le muséologue doit désormais être capable de vulgariser des données complexes, de les situer dans leur contexte et même de « mettre en scène » des objets.

Mais alors, y a-t-il encore une place pour les « vieilles » compétences reliées au catalogage, à la conservation, voire à l'achat des documents? « Quel que soit le genre des documents à archiver, la base du travail demeure la même : on doit les codifier, les traiter et évaluer leur durée de vie », signale Mme Gingras. La différence, c'est que tout cela fait maintenant partie d'un ensemble de tâches beaucoup plus vaste où intervient la diffusion des savoirs autant que leur conservation.

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