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Les lettres et les langues

À l'instar des autres secteurs de la culture, celui des lettres et des langues a été très touché par les avancées technologiques des dernières années et par la mondialisation des marchés. En effet, ces phénomènes ont amené d'importants changements dans l'exercice des métiers qui relèvent de ce secteur. Ainsi, les écrivains, scénaristes, traducteurs, interprètes, terminologues, réviseurs, etc., doivent aujourd'hui composer avec un marché de plus en plus international et de plus en plus compétitif, et ils doivent tenir leurs connaissances à jour en ce qui concerne les « outils technologiques ».

Au Québec, le marché du livre a changé : on publie beaucoup de titres aujourd'hui, mais à plus faible tirage qu'autrefois. Ainsi, il y a plus d'auteurs, mais ceux-ci vendent, chacun, moins de livres… Pas facile de vivre de sa plume, donc! Selon une étude publiée en 2003 par l'Observatoire de la culture et des communications du Québec, à peine 9 % des écrivains affirment que leurs droits d'auteurs constituent leur principale source de revenu. Bien qu'Internet permette, en principe, aux auteurs québécois d'accroître leur visibilité, on constate cependant que, jusqu'à présent, le commerce électronique a favorisé davantage l'importation que l'exportation de livres, et le recours à ce média comme moyen de diffusion demeure encore marginal. Pour obtenir une place au soleil, les auteurs doivent donc faire preuve de créativité, de talent, d'originalité et de persévérance, et ils doivent être capables de négocier et de promouvoir leurs réalisations.

En ce qui concerne les auteurs qui écrivent pour la radio, la télévision ou le cinéma, les logiciels de traitement de texte et de correction, Internet, la télé-conférence, etc., leur ont permis d'être plus productifs et plus autonomes qu'autrefois. De plus, toutes ces techniques ont favorisé l'ouverture des marchés et l'augmentation du nombre de co-productions internationales. Par contre, dans ce « monde de l'instantanéité », les délais sont beaucoup plus courts qu'avant, ce qui a pour effet d'augmenter la pression sur les travailleurs. L'organisation du travail a également évolué, dans ce domaine aussi bien que dans celui de la traduction théâtrale : on y a de plus en plus recours à une forme de sous-traitance. Par exemple, l'auteur principal d'un scénario peut faire écrire une section de quelques minutes par un scénariste débutant ou sous-traitant, et un traducteur peut confier le travail à un collaborateur et puis le vérifier. Cela permet aux jeunes de faire leurs premières armes et cela favorise leur insertion dans le marché du travail.

Les traducteurs, interprètes et terminologues, quant à eux, sont très recherchés à l'heure actuelle. En plus du fait que le Canada est un pays bilingue, la mondialisation a entraîné un augmentation des besoins de traduction, notamment dans les secteurs de l'aérospatiale, des transports, de l'industrie pharmaceutique, de la finance, des technologies de l'information et des télécommunications. Il y a donc de plus en plus de traducteurs spécialisés, qu'ils soient pigistes ou employés par une entreprise, un cabinet de traduction ou un service gouvernemental. Au Québec, il s'agit surtout de traduire de l'anglais vers le français, mais on demande de plus en plus souvent des traducteurs connaissant d'autres langues (espagnol, allemand, italien, etc.). De plus, la « localisation » – c'est-à-dire l'adaptation de la traduction aux particularités locales d'un pays ou d'une région pour mieux répondre aux besoins et aux exigences de ses consommateurs – prend aussi beaucoup d'ampleur actuellement.

Dans ce contexte, les employeurs recrutent beaucoup de nouveaux diplômés et offrent plus d'encadrement. Les programmes universitaires avec stage gagnent également du terrain. D'autre part, les traducteurs recourent de plus en plus à divers outils technologiques (mémoires de traduction, dictionnaires en ligne, outils terminologiques, etc.), mais si cela leur a permis d'augmenter leur productivité, cela a malheureusement entraîné une baisse des tarifs. L'Internet a également modifié leur travail : ils envoient désormais des documents dans le monde entier de manière instantanée, ce qui réduit évidemment les délais et leur permet d'obtenir plus de contrats à l'étranger. L'augmentation du volume d'information qui circule sur Internet a par ailleurs augmenté la demande de services de traduction, mais de nombreux traducteurs continuent néanmoins à exercer également les fonctions de réviseur linguistique et de rédacteur.

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