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L'éducation

Le débat concernant les frais de scolarité à l'université, la réforme des méthodes d'enseignement, la remise en cause des cégeps ainsi que tous les changements en cours ou à venir dans le domaine de l'éducation, tout cela n'est pas sans faire penser – toutes proportions gardées – au grand chambardement des années 1960, lorsqu'on a vu les clercs remettre à l'État les rênes du monde de l'éducation. Comme à cette époque, les secteurs politique et social pèsent de tout leur poids pour que l'école évolue dans le sens de leurs nouvelles valeurs. « Aujourd'hui, nos élèves baignent dans une culture de l'instantané, explique Louis Lafrenière, professeur d'histoire au Collège Édouard-Montpetit. Leur imaginaire est surtout friand de faits, d'exemples et d'images. » Trois heures consécutives de cours magistraux, ce n'est donc plus possible : il faut diversifier les activités, programmer des labos, proposer des travaux pratiques.

Pour Martine Dumais du Cégep de Limoilou, qui enseigne aussi à l'université aux étudiants qui se destinent à l'enseignement collégial, les compétences les plus appréciées chez les nouveaux professeurs sont notamment l'ouverture et la souplesse. « Le jeune enseignant vit, chaque jour et de plus en plus, dans un contexte de multidisciplinarité et de polyvalence », dit-elle. Elle donne l'exemple, fort représentatif de la situation actuelle, d'un professeur d'histoire mandaté pour bâtir un nouveau cours en Histoire du tourisme et chargé, par la suite, de l'enseigner lui-même aux étudiants.

De même, et plus qu'auparavant, l'accent est mis sur les qualités pédagogiques : « Le prof qui, outre sa spécialité, entre au cégep avec un diplôme de deuxième cycle en pédagogie, est mieux armé pour faire face aux situations nouvelles, poursuit-elle. N'oublions pas que c'est lui qui devra bientôt accueillir les premiers groupes de jeunes qui, pendant leurs études secondaires, ont bénéficié des dernières réformes. »

L'« air du temps » en éducation, c'est également l'intégration des nouvelles technologies à l'acte pédagogique. M. Lafrenière utilise ces ressources de façon fort originale : « J'ai créé un site Web pour mon cours d'histoire. L'étudiant y accède grâce à un mot de passe. J'y mets des exercices, des tests de formation; il y a des forums d'équipes. C'est une espèce d'agora virtuelle qui permet de compléter l'enseignement traditionnel. » Les étudiants peuvent y laisser leurs questions et le professeur s'engage à leur répondre dans un délai de 24 heures.

Si tout bouge actuellement à l'intérieur des classes, les directions d'école ne sont pas en reste. Étant donné le vieillissement de la population, 50 % des directeurs d'école au secondaire et au primaire devront être remplacés au cours des prochaines années. Pour faire face à ce besoin de nouvelles personnes compétentes, le ministère de l'Éducation a mis les universités à contribution. Ainsi, l'Université de Sherbrooke a mis sur pied un programme de maîtrise en Gestion de l'éducation qui permet, entre autres, aux professeurs qui veulent accéder à la gestion scolaire, d'assimiler rapidement les nouveaux modèles de gestion préconisés aujourd'hui.

D'ailleurs, les universités sont actuellement très actives dans le secteur de l'éducation aux adultes. Pour les infirmières, ce sera par exemple une formation d'appoint en échocardiographie; pour les travailleurs communautaires, un certificat en toxicomanie.

L'éducation est maintenant présentée et perçue comme une occasion de perfectionnement ou de « mise à niveau » qui s'adresse à des personnes de tout âge. Ainsi par exemple, les offres destinées aux « jeunes retraités » deviennent même de plus en plus alléchantes…

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