Rencontre avec Daphnée Houle, inhalothérapeute

Par Olivier Schmouker

Paru le 07 mars 2024

Dans le cadre d'Opération Avenir 2024, rencontre avec Daphnée Houle, une jeune inhalothérapeute passionnée par son métier.

 

Que faites-vous habituellement durant une journée de travail?

Lorsque je travaille au bloc opératoire, j’assure la préparation de la salle pour l'anesthésie du patient. Cela comprend, entre autres, la préparation et la vérification des solutés, des médicaments, de l’appareil d’anesthésie et du monitorage des signes vitaux. Je travaille en collaboration directe avec l’anesthésiste. Ensemble, nous assurons la sécurité du patient qui est sous anesthésie générale (endormi) ou régionale (« gelé » sur une partie du corps spécifique).

Quand je travaille aux soins intensifs, je fais partie de l’équipe multidisciplinaire responsable des soins et du suivi du patient qui reçoit une aide respiratoire (tube dans les voies respiratoires, masque relié à un respirateur artificiel, etc.). Je suis appelée à évaluer l’état cardiorespiratoire de celui-ci et à assurer le suivi de ses différents paramètres respiratoires.

Lorsque je suis affectée aux urgences, mon travail consiste en grande partie à évaluer l’état cardiorespiratoire des patients qui ont du mal à respirer. Je dois souvent leur administrer des traitements pulmonaires (pompe, masque avec médicament en nébulisation, etc.) afin d’améliorer leur état respiratoire. J’assure également, au besoin, le dégagement des voies respiratoires des patients qui arrivent en salle de réanimation (trauma de la route, arrêt cardiaque, saignement massif, etc.). Il m'arrive d'assister le médecin lors d’une intubation (insertion d’un tube dans les voies respiratoires) pour aider le patient à respirer, et parfois de la réaliser moi-même!

Enfin, quand des patients ne vont pas bien ailleurs dans l’hôpital (étages, services de consultation externe, salles d’examen de type scanner, IRM), je suis appelée en renfort afin de leur fournir des soins cardiorespiratoires. Bref, si l’état du patient se détériore au point où sa vie est en danger, l’inhalothérapeute n’est jamais très loin.

Par ailleurs, même si ce n'est pas mon cas, il est important de mentionner que des inhalothérapeutes travaillent en laboratoire (par exemple, pour effectuer des tests permettant aux médecins de poser un diagnostic), ou encore offrent des soins à domicile, à des patients atteints de maladies cardiorespiratoires chroniques.

 

Pourquoi aimez-vous votre travail?

La relation privilégiée que j'ai avec les patients est tout simplement géniale! Pouvoir accompagner les patients et leur famille dans les plus belles comme dans les plus difficiles épreuves de leur vie est un réel privilège. Contribuer à leurs soins et à leur rétablissement me procure une grande satisfaction professionnelle.

J'apprécie aussi beaucoup la grande diversité des patients. Cela va du bébé prématuré à la personne âgée en fin de vie. Cette diversité est très stimulante pour un inhalothérapeute.

J’aime également la polyvalence de mon travail. Je travaille dans plusieurs secteurs différents (soins intensifs, urgences, bloc opératoire, laboratoire de fonction pulmonaire, etc.). Et lorsqu’une urgence survient ailleurs dans l’hôpital, je suis appelée à m’y rendre afin de fournir une assistance cardiorespiratoire au patient. Autrement dit, ici, il n'y a pas de routine, et ça me plait!

Un autre aspect plaisant de mon métier, c'est le fait de travailler au sein d'une équipe multidisciplinaire. Travailler avec d'autres personnes, avec un but commun, c'est très enrichissant. Chacun apporte sa touche personnelle afin d’optimiser les soins. On se consulte, on travaille ensemble et on planifie en équipe nos prochaines interventions. Cette collaboration est à la fois agréable et stimulante.

 

Quel est le rêve professionnel que vous aimeriez réaliser dans les prochaines années?

Une partie de mon travail consiste à éduquer les patients : apprentissage de saines habitudes de vie, explication des traitements à suivre scrupuleusement, vulgarisation des maladies auprès de la famille du patient, etc. Et j'aime profondément cet aspect « enseignement » du métier. D'ailleurs, je suis d'ores et déjà technicienne en travaux pratiques ainsi qu’enseignante à la formation initiale : j’enseigne à de futurs inhalothérapeutes et je les accompagne en stage. Je fais cela à temps partiel, mais je sens que j'aimerais beaucoup en faire davantage en ce sens.

 

Quel conseil donneriez-vous à un élève de secondaire qui envisagerait de faire le même travail que vous, plus tard?

Je lui dirais que l'inhalothérapeute est peut-être un métier méconnu, mais qu'il peut être idéal pour une personne désireuse d’être sur le terrain, proche des patients et dans l’action. Nous jouons un rôle essentiel dans la vie des patients hospitalisés ou qui reçoivent des soins à domicile. Et c'est ce qui rend notre quotidien captivant et stimulant.

Chaque jour, nous faisons preuve d'une grande capacité d'adaptation. Chaque jour, nous travaillons dans une équipe aux multiples talents. Chaque jour, nous faisons une vraie différence pour les gens.

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