Quel est votre type d’indécision?

Paru le 18 octobre 2016

Par Isabelle Falardeau, conseillère d'orientation et auteure
 
Pour s’orienter, il faut s’engager activement dans une recherche d’options réalistes et prometteuses, mais également apprendre à tolérer l’incertitude inhérente à cette exploration. Plusieurs questions surgissent quand on cherche sa voie professionnelle, et les réponses ne sont pas toujours précises ni accessibles immédiatement… Il faut donc vivre avec l’indécision.
 
L’indécision, c’est comme une mouche : plus on tente de s’en débarrasser, plus elle revient nous agacer. L’idée n’est donc pas de tenter de chasser définitivement l’indécision de notre vie, mais plutôt de l’apprivoiser et de l’accepter. Pour y parvenir, il faut d’abord savoir qu’il existe quatre façons de vivre avec l’indécision scolaire et professionnelle selon que vous tolérez ou non l’incertitude et que vous vous engagez ou non dans une recherche productive d’options possibles. À quel de ces types appartenez-vous ?
 
 
Explore plusieurs options
Explore peu d’options
 
Tolère l’incertitude
 
1 : Le curieux engagé
S’engage à fond dans la recherche de son choix de carrière
Indécision saine et passagère
 
2 : Le passif nonchalant
Ne sent pas l’urgence de clarifier son choix de carrière
Indécision latente et contextuelle
 
 
Tolère peu l’incertitude
 
 
3 : Le dispersé étourdissant
Passe rapidement d’un projet à l’autre et est incapable de se fixer
Indécision vive et dérangeante
 
4 : Le rêveur enlisé
S’investit dans une seule option malheureusement inaccessible
Indécision niée ou refoulée
 
 
Le curieux engagé prend l’initiative de chercher, de consulter et de trouver de l’information pour explorer les formations et les professions. En plus, il tolère bien le fait de ne pas avoir immédiatement de réponses claires et rapides à toutes ses questions. C’est le modèle à suivre pour bien cheminer vers un choix de carrière.
 
Le passif nonchalant, quant à lui, tarde à explorer les options de carrière potentielles. Il n’en voit tout simplement pas l’urgence. Il est indécis, mais cela ne le dérange pas vraiment… jusqu’à ce que le 1er mars arrive ou que son entourage le presse à faire un choix.
 
Le dispersé étourdissant se transforme en vraie girouette et essouffle tous ses proches, sa famille, ses amis et même son conseiller d’orientation... Il est anxieux et a besoin de réponses rapides et claires à ses questions. Pour lui, le moment du choix de carrière se transforme en un véritable cauchemar. Il explore frénétiquement toutes les avenues possibles, saute d’une idée à l’autre, cherche la solution parfaite qui, évidemment, n’existe pas…
 
Un autre anxieux qui tolère mal l’incertitude, sans cependant le laisser paraître, c’est le rêveur enlisé. Il saute sur sa première idée (devenir pompier, policier, avocat, médecin) et arrête de se questionner pour éviter de ressentir ce désagréable état de vertige que crée l’indécision. Malheureusement, il choisit souvent des formations populaires et convoitées par plusieurs candidats, donc peu accessibles pour lui, compte tenu de ses résultats scolaires moyens ou de ses aptitudes physiques. Il peine à changer son projet malgré les refus d’admission qu’il accumule. Parfois, même ses parents le poussent à s’acharner dans cette impasse.
 
Pour amorcer de façon réaliste et constructive votre démarche d’orientation, il est donc préférable de ressembler le plus possible au curieux engagé. Si vous appartenez à l’une des trois autres catégories, vous aurez soit à vous activer un peu plus dans la recherche d’avenues prometteuses, soit à apprendre à tolérer l’incertitude liée au processus du choix de carrière, et donc à mieux gérer votre anxiété décisionnelle. N’oubliez pas, en matière d’orientation, la certitude est plutôt rare. Comme les mouches, l’indécision fait partie de la vie…
 
Note : Cet article est inspiré d’un autre article publié dans la revue Careering à l’automne 2016.