Les troubles mentaux au début de l’âge adulte : quelques pistes d’aide

Paru le 06 mai 2019

Par Isabel Desroches, doctorante en éducation à l’Université de Sherbrooke et conseillère d’orientation
 
Au moment où est rédigé ce texte, les toutes premières lueurs du printemps se pointent le nez et les jours à venir sont empreints d’un enthousiasme certain. À l’exemple des premiers jours du printemps, la transition à l’âge adulte peut être vue comme une période pleine de promesses. Qu’il soit question de la fin des études secondaires, du départ du domicile familial, du début d’une vie professionnelle, etc., plusieurs nouvelles possibilités s’offrent aux adultes en devenir.
 
Marquée par de nombreux changements, la transition à l’âge adulte est aussi une période pleine de défis. La transition à l’âge adulte est la période de la vie où il y a le plus de changements et elle est, par le fait même, fréquemment à l’origine d’un stress important pouvant affecter la santé mentale[1]. Des statistiques sur les troubles mentaux font état que 75 % de ceux-ci se déclarent d’ailleurs avant l’âge de 24 ans[2] et, au Québec, les jeunes âgés de 15 à 24 ans sont plus susceptibles que les autres groupes d’âge[3] de présenter un niveau élevé de détresse psychologique.
 
Face à ces statistiques préoccupantes, il est dans l’ordre de se demander ce qui peut être fait pour améliorer la situation. Considérant que la majorité des personnes souffrant de troubles mentaux ne consulte pas de professionnels de la santé[4], il appert essentiel de spécifier l’importance de ne pas ignorer les symptômes d’une moins bonne santé mentale (p. ex. : la tristesse, la difficulté à se concentrer, l’insomnie, la perte d’appétit, etc.[5]), d’autant plus qu’une intervention hâtive peut être la clé pour éviter de voir la situation s’aggraver.
 
Autant les institutions secondaires, collégiales qu’universitaires offrent des services d’aide aux étudiants, tels que le tutorat par les pairs, la psychologie et l’orientation professionnelle. À cet égard, comme un processus de choix professionnel peut engendrer un stress important et nuire à la santé mentale des étudiants[6], un conseiller d’orientation (c.o.) peut être avantageusement consulté en présence de difficultés d’orientation professionnelle. Les c.o. sont en effet non seulement habilités à reconnaitre les signes de détresse psychologique et à référer aux spécialistes appropriés[7], leurs services se sont aussi révélés efficaces pour diminuer la détresse psychologique[8].
 
En dehors du système scolaire, d’autres ressources sont disponibles (p. ex. : le service de consultation téléphonique Info-Santé 811, un médecin ou un centre intégré de santé et de services sociaux). Pour plus d’informations à ce sujet, plusieurs liens Internet sont pertinents à consulter, tels que celui-ci : https://www.quebec.ca/sante/conseils-et-prevention/sante-mentale/.
 
Enfin, un bon équilibre de vie peut certainement contribuer au maintien d’une bonne santé mentale[9]. Il est préférable de ne pas trop attendre avant d’aller chercher de l’aide, et ce, même s’il y a des doutes quant à un réel besoin de consulter[10].
 
[1] Cat Tuong, N., Fournier, L., Bergeron, L., Roberge, P. et Barrette, G. (2005). Correlates of Depressive and Anxiety Disorders Among Young Canadians. Canadian Journal of Psychiatry, 50(10), 620-628.
[2] Kessler, R. C., Berglund, P., Demler, O., Jin, R., Merikangas, K. R. et Walters, E. E. (2005). Lifetime Prevalence and Age-of-Onset Distributions of DSM-IV Disorders in the National Comorbidity Survey Replication. Archives of General Psychiatry, 62(6), 593–602. https://doi-org.ezproxy.usherbrooke.ca/10.1001/archpsyc.62.6.593
[3] Institut de la statistique du Québec. (2010). Étude sur la santé mentale et le bien-être des adultes québécois : une synthèse pour soutenir l’action. Repéré à http://www.stat.gouv.qc.ca/statistiques/sante/etat-sante/mentale/sante-mentale-action.pdf
[4] Institut de la statistique du Québec. (2010). Étude sur la santé mentale et le bien-être des adultes québécois : une synthèse pour soutenir l’action. Repéré à http://www.stat.gouv.qc.ca/statistiques/sante/etat-sante/mentale/sante-mentale-action.pdf
[5] Gouvernement du Québec. (2019). Maladie mentale. Repéré à https://www.quebec.ca/sante/problemes-de-sante/sante-mentale-maladie-mentale/
[6] Strenna, L., Chahraoui, K. et Vinay, A. (2009). Santé psychique chez les étudiantes de première année d’école supérieure de commerce : liens avec le stress de l’orientation professionnelle, l’estime de soi et le coping. L’orientation scolaire et professionnelle, 38(2), 1-19.
[7] Ordre des conseillers et conseillères d’orientation du Québec. (2019). Santé mentale : l’OCCOQ est préoccupé et prêt à contribuer. Repéré à https://www.orientation.qc.ca/communications/actualites/non-classe/sante-mentale-loccoq-est-preoccupe-et-pret-a-contribuer
[8] Multon, K. D., Heppner, M. J., Gysbers, N. C., Zook, C. et Ellis-Kalton, C. A. (2001). Client psychological distress: An important factor in career counseling. Career Development Quarterly, 49(4), 324-335.
[9] Gouvernement du Québec. (2019). Maladie mentale. Repéré à https://www.quebec.ca/sante/problemes-de-sante/sante-mentale-maladie-mentale/#c1554
[10] Gouvernement du Québec. (2019). Maladie mentale. Repéré à https://www.quebec.ca/sante/problemes-de-sante/sante-mentale-maladie-mentale/#c1554