Les TAG : Quand l'anxiété envahit votre quotidien

Paru le 18 avril 2016

Par Sarah L. Vandal, Vincent Mitchell et Camille Gaumond, étudiants au baccalauréat en orientation à l'Université de Sherbrooke
 
Certains évènements comme la maladie ou un accident sont des sources de stress pour la plupart d’entre nous. Par contre, pour d’autres personnes, la moindre inquiétude prend des proportions démesurées, principalement parce qu’elles anticipent souvent le pire, même pour des situations anodines. Si vous vous reconnaissez dans ce comportement ou si vous voulez tout simplement en savoir davantage à ce sujet, prenez le temps de vous informer sur les TAG (troubles d’anxiété généralisée).
 
Vous devez prendre une décision importante en lien avec votre orientation. Vous avez été convoqué à une entrevue d’embauche. Vous participez à un évènement où vous rencontrerez plusieurs employeurs. Vous réalisez que vous avez fait une erreur au travail.
 

Des sources d’anxiété à géométrie variable

Vous êtes de plus en plus inquiet pour tout et pour rien. En fait, vous êtes constamment préoccupé et stressé. Vous vous faites des scénarios, vous appréhendez le moment fatidique. Plus le temps passe, plus les conséquences que vous anticipez sont négatives, voire dramatiques. Vous vous dites : Et si je ratais ma vie en prenant la mauvaise décision? Et si les recruteurs se moquaient de la tenue que j’ai choisie? Et si je trébuchais devant tous les employeurs présents à l’évènement? Et si je perdais mon emploi? Et si, et si, et si…
 

Comment reconnait-on les troubles d’anxiété généralisée (TAG)?

Les TAG sont caractérisés par « une anxiété et des soucis persistants et excessifs qui sont hors de proportion avec la probabilité actuelle ou l’impact de l’évènement redouté »[1]. Dans la population générale, la prévalence des troubles anxieux généralisés est de 10 %[2] tout au long de la vie. Il est également démontré que les femmes ont deux fois plus de risque que les hommes d’en souffrir. D’autres statistiques révèlent que certains étudiants de niveau postsecondaire sont plus à risque de développer des troubles d’anxiété, notamment en raison des multiples sources de stress auxquelles ils sont confrontés chaque jour, comme l’anxiété de performance, le stress des examens et la prise de décisions importantes[3].
 
Habituellement, les troubles anxieux se manifestent par les symptômes suivants :
  • agitation;
  • fatigue;
  • difficultés de concentration ou trous de mémoire;
  • irritabilité;
  • tensions musculaires;
  • perturbation du sommeil;
C’est en fonction de ces symptômes, de leur intensité, de leur durée (d’au moins 6 mois) et de leur interférence dans le quotidien de l’individu touché, qu’il est possible d’établir s’il s’agit vraiment d’un TAG.
 
Un récent sondage effectué par l’Université de Sherbrooke auprès d’un groupe de 26 étudiants universitaires de première année permet d’observer que 62 % d’entre eux affirment avoir occasionnellement des symptômes d’agitation, que 52 % vivent des périodes d’épuisement de façon occasionnelle et que 35 % éprouvent des difficultés de concentration sur une base régulière.
 

Des pistes de solution

Les TAG affectent donc énormément la qualité de vie des individus qui en souffrent. Il existe toutefois de nombreux traitements pour soigner ce problème de santé mentale. L’un des plus efficaces, qui nécessite l’intervention d’un professionnel, est la thérapie cognitivo-comportementale[4]. Ce genre de traitement aide les individus atteints d’un TAG à prendre conscience des causes et à trouver des solutions à leur problème.
 
Il est aussi possible d’avoir recours à un traitement pharmacologique afin de soigner les TAG. Ce traitement est particulièrement efficace lorsqu’il est jumelé à une thérapie. De même, plusieurs méthodes facilement accessibles peuvent être appliquées à titre préventif, dont les suivantes :
  • joindre un groupe de soutien présent dans votre collectivité*;
  • éviter l’alcool ou la caféine;
  • faire de l’exercice physique sur une base régulière;
  • avoir un sommeil de qualité et une saine alimentation;
  • prendre le temps de relaxer en effectuant de la méditation ou toutes sortes d’activités plaisantes.
Un autre moyen de diminuer l’anxiété, dans la vie en général et particulièrement lorsqu’il est question d’orientation scolaire et professionnelle, est de parler régulièrement à vos proches de ce qui vous préoccupe. Vous pouvez en plus aller chercher du soutien auprès de plusieurs personnes-ressources œuvrant dans les institutions de formation, les milieux de travail et les organismes communautaires. Vous serez ainsi en mesure de développer de bonnes méthodes de gestion du temps et du stress afin de maitriser votre anxiété.
 
*Exemple : l'organisme Revivre[5];

[1] http://www.veterans.gc.ca/fra/services/after-injury/prestations-invalidite/benefits-determined/entitlement-eligibility-guidelines/anx-dis
[2] http://www.fondationdesmaladiesmentales.org/la-maladie-mentale.html?t=&i=3
[3] http://www.acfas.ca/evenements/congres/programme/82/400/402/c
[4] http://www.iusmm.ca/hopital/usagers-/-famille/info-sur-la-sante-mentale/trouble-danxiete-generalisee.html#combien
[5] http://www.revivre.org/