La recherche d’informations sur la formation et le travail chez les jeunes adultes non diplômés

Paru le 07 décembre 2015

Par Venessa Mongeau, B.Éd. et Marie-Michelle Pariseau B.Éd., candidates à la maîtrise en orientation, profil recherche, Université de Sherbrooke.
 
Les membres de l’entourage familial, social et professionnel jouent un rôle important dans la recherche d’informations sur la formation et sur le travail. Regard sur les habitudes des jeunes adultes non diplômés.
 
Il est de plus en plus difficile pour les jeunes adultes non diplômés de se trouver un emploi stable et à long terme dans un marché du travail où les études secondaires sont souvent requises[1]. On peut alors se questionner sur le rôle de l’information sur la formation et le travail (IFT) en se demandant plus particulièrement où et comment ces jeunes adultes trouvent l’information dont ils ont besoin pour réussir leur insertion.
 
Une équipe de recherche du Centre d’études et de recherches sur les transitions et l’apprentissage (CÉRTA) de l’Université de Sherbrooke s’est justement penchée sur ces questions.
 

Premier constat

Lorsqu’ils recherchent de l’information sur la formation (niveaux d’études, préalables, institutions d’enseignement, etc.), les jeunes adultes font plus souvent appel à des professionnels (intervenants en employabilité et en orientation, enseignants, psychologues, travailleurs sociaux, etc.). En revanche, pour trouver de l’information sur le travail (tâches, exigences professionnelles, salaire, etc.), ils sollicitent surtout l’ensemble de leur réseau social (amis, collègues, famille et professionnels). De plus, les parents peuvent constituer des relais d’informations importants, même quand le jeune adulte ne vit plus avec eux.
 

Deuxième constat

Bien que les jeunes adultes recherchent souvent leurs informations auprès de sources humaines, ils consultent également d’autres sources imprimées et électroniques (livres, brochures, dépliants ou sites Web). Cependant, Internet n’est pas aussi fréquemment utilisé que le veut la croyance populaire.
 

Troisième constat

Les jeunes adultes non diplômés semblent aussi faire des usages différents des mêmes sources d’informations. Par exemple, l’un de ceux interrogés dans le cadre de l’étude a consulté une intervenante en employabilité pour s’informer concernant la formation et le travail, mais aussi pour obtenir des informations sur son intégration sociale (ex. : trouver un logement).
 
Bref, il semblerait que certains jeunes adultes non diplômés fassent plus souvent appel aux sources humaines pour obtenir des informations sur la formation et le travail. De plus, l’utilisation du Web est moins importante qu’on pourrait le penser, quoique tout de même présente dans leurs recherches d’informations. Finalement, la relation que bâtit le jeune adulte avec un professionnel est importante dans différents aspects de sa vie, incluant le travail, la formation et l’intégration sociale (logement, santé, etc.).
 
On peut donc penser qu’un jeune adulte non diplômé a plus de chances de s’insérer en formation ou sur le marché du travail s’il est accompagné par des personnes de sa famille et de son réseau social, incluant les professionnels de l’orientation.
 
[1] Garon, S., et Bélisle, R. (2009). La valorisation des acquis d’adultes sans diplôme du secondaire : entre proposition de reconnaissance et risque de mépris. In R. Bélisle et J.-P. Boutinet (dir.), Demandes de reconnaissance et validation d’acquis de l’expérience. Pour qui? Pour quoi?, Presses de l’Université Laval, Québec, 103-131.