J’ai peur… de l’avenir!

Paru le 13 octobre 2020

Vous rêvez d’avoir une boule de cristal? De connaitre ce que nous réserve l’avenir? Vous éprouvez de la difficulté à vous projeter en ces temps d’incertitude? Cela vous occasionne des peurs et donc de l’anxiété, du stress, c’est normal.
 
Peur pour votre santé physique et mentale, peur de l’isolement, peur de la perte d’emploi, peur de l’ennui… La réalité pandémique affecte à la fois votre quotidien et toutes les sphères de votre vie.
 
Par conséquent, elle affecte aussi votre vision quant à vos choix et à votre cheminement de carrière :
  • peur de faire le mauvais choix, compte tenu des réalités économiques et sociales en plein changement;
  • peur de perdre vos acquis ou votre sécurité d’emploi, en ces temps difficiles;
  • peur de vous investir dans des études en mode virtuel;
  • peur de choisir un domaine d’études qui ne sera plus demandé après la crise;
  • etc.

 
Qu’est-ce que la peur?

Vos émotions par rapport à des évènements, des changements et les comportements d’autrui sont déclenchées par votre cerveau, qui a cumulé des informations en lien avec votre histoire, votre vécu et vos expériences. À cela s’ajoute tout ce qui est présenté et répété par les médias et votre entourage.
 
Ce qui vous fait « réellement » peur, c’est la représentation que vous vous faites de ces éléments. La réaction de peur est une combinaison entre  rationnel et irrationnel, à la fois un mécanisme de défense face à un danger potentiel (occasionnant du stress) et une pure production de votre esprit et de votre imagination (provoquant de l’anxiété).
 
Imaginons que votre ami ressent un malaise physique à la seule idée de voir une araignée. Il a peut-être vécu un épisode traumatisant en lien avec un arachnide dans sa tendre enfance, visionné un documentaire marquant sur des araignées meurtrières ou entendu sa mère lui répéter sans cesse qu’elles étaient dangereuses. Bien que « penser à une araignée » ne soit aucunement dangereux, votre ami a tout de même une réaction physique de peur.
 
Il en va de même pour vos peurs liées à votre choix de carrière. Vous avez déjà fait de mauvais choix? Un proche vous répète constamment que la formation qui vous intéresse ne mène nulle part? Vous avez lu que certains domaines sont plus touchés que d’autres par des pertes d’emploi dues à la pandémie? Tous ces éléments contribuent à faire monter des peurs à votre esprit et à créer de l’angoisse quant à des choix et des changements.
 

5 astuces pour apprendre à gérer vos peurs et à être maitre de vos choix

1. Apprivoisez l'inconnu

Choisir une formation, un emploi ou une carrière ressemble beaucoup à la planification d’un voyage à l'étranger : c’est souvent l’inconnu qui effraie.

En cette période de pandémie, nous sommes confrontés à plusieurs inconnues. Puisque votre réalité change presque quotidiennement, il est difficile de vous projeter dans l’avenir, même à court terme. Devant tous ces changements, votre « âme d’aventurier » quant à un domaine d’études ou à un nouvel emploi n’est peut-être pas au rendez-vous! C’est normal : le vide et l'imprévu créent de l’angoisse. Cela dit, rien ne vous oblige à subir cette peur.

Informez-vous auprès de sources valides, contactez des gens qui ont suivi la formation qui vous intéresse ou qui travaillent dans le domaine qui pique votre curiosité. Plus vous en saurez, plus vous réduirez l'imprévisible. Bien qu’accumuler des informations ne règlera pas tout, cela vous aidera probablement à réduire la part d’inconnu et d’imprévisible quant à votre avenir.
 

2. Affirmez-vous 

Vous anticipez la réaction des autres? Vous savez/croyez que votre entourage ne sera pas d’accord avec vos choix? S’affirmer ne signifie pas forcément d’entrer en confrontation. Pourtant, c’est souvent cette possibilité qui fait peur.

Choisissez le bon moment pour discuter afin de favoriser l’ouverture, mais aussi de réduire votre stress. Exercez-vous à vous exprimer d'une voix posée et affirmée. Exprimez clairement que cette situation, cette décision n’est pas facile pour vous, que d’en parler vous rend nerveux, mais que vous en avez bien évalué les tenants et aboutissants. Faites entendre clairement et simplement le fruit de vos réflexions et mettez en perspective que vous êtes dans votre droit de prendre une telle décision. 


3. Imaginez le pire

Votre peur provient d’un danger que vous percevez ou que vous imaginez. Il peut donc être utile de mettre celui-ci en perspective. La réalité est souvent beaucoup moins terrible que ce que votre esprit peut imaginer en situation de peur. Imaginer le pire permet de relire la situation « réelle » de façon moins dramatique.

Imaginez la pire conséquence de votre passage à l’action ou de votre choix. Et si votre nouvel emploi était pire que celui que vous avez présentement? Et si le domaine d’études choisi ne vous correspondait pas, finalement? Est-ce que la Terre exploserait? Bien sûr que non! Pensez à des solutions, aux options à votre disposition face au pire du pire. Repensez à des moments où vous avez surmonté des difficultés : vous verrez que vous avez les capacités de faire face à bien des choses.
 

4. Quittez votre zone de confort

Lorsque la peur vous paralyse, le plus simple semble parfois de ne rien changer, de conserver votre routine et vos habitudes, de ne pas prendre de risques. Dans une période d’incertitude, il peut vous traverser l’esprit de rester dans un emploi qui vous déplait pour conserver vos acquis ou votre sécurité d’emploi, ou de prendre une année sabbatique pour travailler au lieu d’étudier. Cela dit, se pourrait-il que ces choix soient motivés par vos peurs du changement ou de l’échec? Ils vous apporteront certainement du « bien-être », mais celui-ci risque d’être temporaire. Il vaut donc mieux procéder par étapes pour vous assurer que vos peurs ne décident pas à votre place.
 
Acceptez de sortir de votre zone de confort. Discutez de vos peurs et de vos choix avec vos proches. Une vision extérieure de la situation peut vous aider à débloquer la situation, à faire un choix plus éclairé ou à vous ouvrir à d’autres possibilités. Prenez le temps d’analyser les risques de vos possibilités. Sont-ils réels ou imaginaires, voire exagérés? Basés sur des faits ou des émotions? Listez les pour et contre pour chaque possibilité : rien n’est parfait, et il y a des avantages dans tout. Ne fermez aucune porte : vous prendrez une décision, mais aucun choix n’est final. Vous pourrez encore changer d’idée et continuer votre cheminement vers autre chose, si vous n’êtes pas satisfait.
 

5. (Re)Connaissez vos limites 

Votre capacité à gérer le risque, votre niveau d’adaptation et votre degré de flexibilité sont très personnels. Il est donc important de connaitre vos valeurs et vos limites pour vous assurer que les possibilités que vous explorez les respectent.
 
Évaluez tout ce qui est nouveau dans les possibilités offertes. Évaluez ce qui vous demandera une adaptation ET si vous êtes prêt à en faire autant. Dans le cas d’un nouvel emploi, pensez aux tâches, à l’environnement de travail, aux conditions de travail, etc. Pour un choix de formation, pensez à la durée de celle-ci, au soutien offert aux étudiants, à la charge de travail en classe et hors classe, etc. Vous verrez ainsi si vos plans sont réalistes et respectent vos limites.


Des ressources

La peur fait partie de l’essence de l’être humain, depuis la nuit des temps. Les coutumes et traditions sont remplies de rites visant à la maitriser (danses sacrées, sacrifices, recours aux divinités et aux sorciers, etc.). Bref, l’humain tente depuis toujours de trouver des moyens d’exorciser ses peurs.

Au lieu de rechercher « chamane » ou « voyante » dans votre moteur de recherche, consultez un conseiller d’orientation! Celui-ci pourra vous accompagner, vous écouter, vous conseiller et vous aider à réduire vos peurs. Ensemble, vous réussirez peut-être même à les transformer en objectifs d’études et de carrière!