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Sphère d’activité

La recherche

Un premier mot, d'abord, pour caractériser l'évolution de ce champ d'activités humaines : multidisciplinarité.

Longtemps, les chercheurs et les chercheuses ont travaillé en « silo », enfermés dans leur spécialité, acquérant des connaissances et un savoir-faire pointus dans des domaines tout aussi pointus. Aujourd'hui, on réalise que certaines problématiques scientifiques sont tellement complexes – pensons seulement au cancer ou au réchauffement climatique – qu'il faut à tout prix conjuguer les spécialités. Il faut accepter, par exemple, de regarder une maladie comme l'asthme autant du point de vue du généticien qui scrute les gènes liés à l'immunologie que de celui du chimiste de l'environnement qui analyse les composantes de l'air.

En conséquence, il est de plus en plus nécessaire aujourd'hui, pour le chercheur et la chercheuse, de travailler en équipe. Il lui faut en outre accepter de s'ouvrir à des connaissances éloignées de son champ d'activités, afin de se donner la possibilité de forger de nouvelles hypothèses à propos de problèmes encore irrésolus. La multidisciplinarité est tellement requise aujourd'hui qu'elle est même devenue un des critères déterminants de l'attribution des fonds de recherche.

Les transformations sur le plan du financement sont une autre caractéristique marquante de l'évolution de ce secteur. Ces derniers temps, les administrations publiques se sont de plus en plus tournées vers des politiques de  –déficit zéro –, de sorte que les fonds destinés à la recherche ont évidemment diminué, avec, comme conséquence, l'apparition de nouvelles modalités de fonctionnement, les partenariats : partenariat entre universités, partenariat entre universités et entreprises privées, partenariat entre universités et sociétés parapubliques.

Un exemple entre mille : l'Institut de recherche en biologie végétale (IRBV) de l'Université de Montréal a conclu une entente de partenariat avec Hydro-Québec, pour le financement de la recherche portant sur la croissance des arbres sous les lignes électriques. « C'est ainsi que les chercheurs d'aujourd'hui s'orientent de plus en plus vers la solution de problèmes appliqués, qui intéressent davantage l'industrie, plutôt que vers le développement de savoirs fondamentaux », explique Jacques Brisson, spécialiste en écologie végétale, qui co-dirige ce projet.

Tous ces changements, qui ne sont pas étrangers à la très forte compétitivité exigée de ce secteur, entraînent un besoin renouvelé de compétences bien classiques : « Aujourd'hui, que ce soit en physique, en robotique ou en sociologie, le jeune chercheur doit savoir bien écrire, car c'est principalement par des demandes écrites qu'il obtient ses fonds de recherche, poursuit le professeur Brisson. De même, il doit rédiger des articles pour rendre publics les résultats de ses travaux. Enfin, c'est autant par écrit qu'oralement qu'il donne ses cours, car l'enseignement universitaire est aussi intimement lié au travail du chercheur. »

Finalement, la recherche a pris, ces dernières années, un important tournant social. Les questions d'éthique, par exemple, en sont devenues indissociables, particulièrement dans le domaine de la santé où explose la recherche en génétique. « C'est un des grands dossiers auxquels nous nous sommes appliqués au cours des derniers temps, explique Michelle Dubuc, responsable des communications au Fonds de recherche en santé du Québec. L'éthique en soi et la bioéthique en particulier sont même devenus des objets de recherche pour lesquels de nouveaux chercheurs sont d'ores et déjà recherchés. »

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