« Le bien-être des personnes « Les services d'aide et de consultation

Sphère d’activité

L'intervention psychologique et sociale

Qui ne connaît pas, dans son entourage, une personne qui souffre ou qui a souffert d'épuisement professionnel? Les changements technologiques fulgurants des 25 dernières années, le culte du travail, la précarisation de l'emploi, la course à la performance exigée par les employeurs, tout cela a mis à rude épreuve les capacités d'adaptation des travailleurs. Résultat : les problèmes de santé mentale au travail ont fait un bond important! Et, conséquence de ce phénomène, les services de consultation psychologique ont pris de plus en plus d'importance, notamment dans les entreprises.

« C'est effectivement un secteur qui se développe beaucoup actuellement et c'est devenu, pour nos membres, un débouché fort intéressant, signale Diane Côté, directrice des communications de l'Ordre des psychologues du Québec (OPQ). La " psychologie de la santé " est un autre secteur émergent dans la profession. Aider un patient, qui se remet d'un infarctus, à modifier ses habitudes de vie est un bon exemple de ce qu'est la psychologie de la santé. »

Autre signe des temps qui oriente l'évolution des pratiques professionnelles en relation d'aide : l'immigration. D'origine polonaise, la psychologue Maria Haladyn-Dudek a créé, au début des années 1990, la Maison multiethnique Myosotis, un organisme communautaire montréalais offrant des services en santé mentale adaptés aux besoins d'une clientèle multiethnique. « Ces gens doivent faire face à des problèmes d'adaptation dans leur société d'accueil, explique Mme Haladyn-Dudek. Il peut s'agir, par exemple, de réfugiés qui ont connu la guerre ou subi la torture et qui vivent, à leur arrivée ici, un stress post-traumatique, ou bien de personnes qui vivent un choc culturel, qui ont de la difficulté à faire reconnaître leurs expériences passées ou qui connaissent même des désillusions. »

Dans ce cas, les bases de la relation d'aide (sensibilité, empathie, écoute) sont les mêmes qu'avec des non-immigrants. « Mais il faut tenir compte, avec ces gens-là, des expériences émotionnelles qu'ils portent en eux : la méfiance, la honte, la peur, la culpabilité qui découlent en partie du processus migratoire, car celui-ci est quelque chose de très complexe. »

Enfin, évolution majeure dans le domaine : le diplôme de maîtrise en psychologie ne sera, bientôt, plus suffisant pour pouvoir pratiquer au Québec et le psychologue devra bientôt détenir un doctorat. « Nous ne faisons ainsi que nous aligner sur la situation qui prévaut déjà aux États-Unis et en Ontario », explique Mme Côté de l'OPQ. Désormais donc, les étudiants passent directement du baccalauréat au doctorat : un doctorat clinique axé sur la pratique.

Du côté des travailleurs sociaux – autre importante profession dans ce secteur d'activités –, les choses bougent également à divers niveaux. « Depuis le 30 novembre 2001, l'Ordre professionnel des travailleurs sociaux du Québec délivre des permis de thérapeute conjugal et familial. Il est le seul ordre professionnel habilité par la loi à le faire. »1 Des démarches sont également en cours afin que cette profession – qui est une profession à part entière – se voie confier, comme activité réservée, l'évaluation relationnelle des couples et des familles.

Le travailleur social comme le psychologue « accompagnent » d'une certaine façon l'évolution des valeurs d'une société – ou, plus précisément, ils aident les personnes qui les sollicitent à gérer l'impact que ces valeurs ont sur leur vie. Ainsi, un travail gigantesque a été accompli « au cours du dernier quart de siècle, pour sensibiliser les citoyens et les décideurs à la condition des femmes, notamment de celles qui sont victimes de violence conjugale. » Maintenant, une nouvelle grande problématique est en train d'émerger, de plus en plus perceptible dans les cabinets privés : la redéfinition de l'identité masculine. Ainsi, de nombreuses voix se sont élevées, ces dernières années, pour dénoncer l'image récurrente de « perdants » qui colle aux hommes québécois tels qu'ils apparaissent au cinéma et à la télévision. De même, il y a de plus en plus d'hommes qui revendiquent la garde partagée des enfants lorsque survient un divorce ou une séparation. Ces transformations ne se font pas sans heurt, et les personnes qui les vivent en première ligne ont plus que jamais besoin de soutien psychologique et social.

1. Pour plus d'informations à ce sujet, voir le site Web de l'Ordre des travailleuses et des travailleurs sociaux du Québec : www.optsq.org

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