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Sphère d’activité

La loi et l'ordre public

Ce secteur est celui des travailleurs dont la tâche consiste à assurer le respect des lois et le maintien de l'ordre public. On y trouve les inspecteurs des douanes, les inspecteurs de l'immigration, les coroners dont le rôle consiste à enquêter sur les décès d'origine suspecte, et les policiers. Ces derniers constituent le groupe le plus visible et le plus nombreux du secteur, et il est assurément aussi celui qui connaît depuis quelque temps les changements les plus notables.

« Les services policiers évoluent en fonction des orientations gouvernementales, des lois nouvelles et des transformations sociales », explique Louise Gagnon-Gaudreau, directrice générale de l'École nationale de police du Québec (ENPQ). Or, le ministère de la Sécurité publique fait désormais grand cas du concept de police communautaire, ou « police de proximité », qui amalgame intervention à caractère légal et approche psychosociale. La formation actuelle reflète ce virage. Ainsi, les onze collèges qui offrent le programme de Techniques policières – programme très populaire et très contingenté – intègrent à présent des cours de droit, de criminologie et de psychologie. En outre, la formation de l'ENPQ – le passage obligé, d'une durée de quinze semaines, pour toutes les recrues québécoises – comprend de nombreuses mises en situation (relativement aux agressions sexuelles, à l'approche « victime », à l'approche « plaignant »…) et des évaluations comportementales exigeantes.

Que ce soit sur les plans municipal, provincial (Sûreté du Québec) et national (Gendarmerie royale du Canada), la profession se féminise partout. Les femmes représentent d'ailleurs entre 35 et 40 % des inscriptions annuelles à l'ENPQ. Pour sa part, le Service de police de la Ville de Montréal célébrait en grand, en 2004, le 25e anniversaire de l'entrée de la première femme dans ses rangs. Aujourd'hui, le quart de son effectif est féminin : c'est le record au Canada et le résultat d'un programme avant-gardiste de discrimination positive. Par ailleurs, lentement mais sûrement, les membres des communautés ethnoculturelles investissent aussi ce domaine que Mme Gagnon-Gaudreau définit comme « en plein renouvellement », d'autant plus que les services policiers ont commencé à embaucher un nombre important de jeunes pour remplacer ceux qui partent à la retraite.

Ces recrues entament leur carrière par cinq années de patrouille. « Les patrouilleurs sont très souvent en contact avec des citoyens en détresse », poursuit Mme Gagnon-Gaudreau. Dans ce contexte, la philosophie de la police communautaire prend tout son sens, car elle vise à favoriser le travail multidisciplinaire et à outiller le policier afin qu'il adapte son intervention aux situations qui se présentent à lui, mais dans les limites de son rôle : il n'est en effet ni un travailleur social, ni un psychologue.

En fait, nombre de jeunes policiers se voient plutôt en agents doubles infiltrant les milieux mafieux ou en enquêteurs de haut vol. Or la grande criminalité dispose de moyens considérables, tant financiers que technologiques; elle affine ses méthodes et représente ainsi un défi de taille pour les corps policiers. La tendance est en effet à la « mondialisation » des filières criminelles et à la « cyber-criminalité » contre lesquelles les policiers demandent des moyens accrus.

L'évolution de la criminalité exige aussi un développement continu des compétences des policiers. À cet égard, l'ENPQ, en collaboration avec dix universités québécoises, a lancé, à l'automne 2004, le baccalauréat en Sécurité publique – un bac de « cheminement de carrière » – à l'intention des policiers. « Ce faisant, nous nous conformons à la tendance de professionnalisation qui caractérise désormais le secteur », conclut Mme Gagnon-Gaudreau.

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