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L'habillement

Sixième plus grand employeur manufacturier du pays, l'industrie canadienne du vêtement regroupe 100 000 travailleurs. Ceux-ci modèlent, coupent et cousent des vêtements, des chaussures et des accessoires en textile, en fourrure ou en cuir. Une large part de la main-d'œuvre est concentrée au Québec, puisque les deux tiers des 3 900 établissements du secteur y sont situés, dont la moitié sur l'île de Montréal. Le Québec se distingue aussi en réalisant 55% de toutes les exportations de cette branche manufacturière.

Cela dit, l'univers de la mode doit composer avec une vive concurrence étrangère, stimulée par une série d'accords commerciaux. Rappelons que l'ALENA ouvre l'un à l'autre les marchés du Canada, du Mexique et des États-Unis. Les accords sur les textiles et les vêtements, conclus dans le cadre de l'Organisation mondiale du commerce, favorisent également la concurrence étrangère, car ils ont supprimé, depuis janvier 2005, tous les quotas d'importation qui avaient protégé l'industrie jusqu'à présent. De plus, celle-ci subit le contrecoup des concessions accordées par le gouvernement canadien aux pays moins avancés, notamment une réduction des tarifs douaniers.

Par conséquent, les importations montent en flèche et l'industrie n'est plus concurrentielle, même sur le marché intérieur. Pour tirer son épingle du jeu, elle prévoit se restructurer et s'appuyer sur une main-d'œuvre plus qualifiée et plus compétente que jamais. Diverses avenues seront explorées dans ce sens : mise à jour des programmes d'études, révision de la formule des stages en entreprises pour en stimuler l'expansion et pouvoir ainsi compter sur une relève familiarisée avec les plus récentes techniques et les outils les plus performants, implantation d'une culture de formation en emploi pour être en mesure de suivre le courant.

De plus en plus mondialisée, l'industrie doit nécessairement investir dans la mécanisation et l'informatisation de ses équipements et procédés. Par ricochet, elle doit pouvoir miser sur des gens capables de s'adapter vite et bien aux changements. « Les machines sont de plus en plus sophistiquées et les opérateurs doivent en connaître assez bien la technologie et le fonctionnement pour que la production soit efficace. Cela implique qu'ils sachent les programmer correctement et puissent régler les petits pépins qui surviennent », explique Jean G. Rivard, directeur général du Conseil des ressources humaines de l'industrie du vêtement.

On s'attend également à une certaine polyvalence de la part des travailleurs, car le décloisonnement des tâches fait partie de leur nouvelle réalité. « Une personne qui, auparavant, n'exécutait qu'une tâche simple peut désormais devoir accomplir une tâche multifonctions. Exemple : un coupeur qui ne faisait que de la coupe peut maintenant être appelé à faire également de l'étiquetage de pièces, etc. », poursuit M. Girard. Autres compétences incontournables : savoir lire et écrire, sans compter qu'il faut être à l'aise dans la langue de Shakespeare. « Les machines parlent généralement anglais… et les manuels d'instruction aussi. » Comme, de plus, un patron est souvent dessiné en même temps à plus d'un endroit, disons à Montréal et en Chine, il faut pouvoir communiquer dans une langue commune, ce qui suppose évidemment des connaissances en informatique, notamment celles qui sont requises pour la recherche dans Internet et l'utilisation du courriel. Cela dit, les attentes des consommateurs favorisent la mise à jour des compétences traditionnelles : innovation et créativité pour les stylistes, minutie, souci du détail et de la qualité pour tous les intervenants.

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